L'importance de l'approche anticipative pour atténuer les risques d'inondation

Les inondations représentent l'une des menaces naturelles les plus fréquentes et les plus coûteuses en France, mettant en péril des vies, des biens et l'environnement. Avec le réchauffement climatique, ce risque s’accentue et il n’est plus rare que les mêmes territoires soient impactés de manières récurrentes et à des fréquences de plus en plus fréquentes.

ANTICIPER LES RISQUES

2/4/20245 min read

impression de noyade au ras de l'eau
impression de noyade au ras de l'eau

Les inondations sont devenues l'une des menaces naturelles les plus préoccupantes en France. Non seulement elles mettent en danger des vies humaines et des biens matériels, mais elles ont également un impact significatif sur l'environnement. Avec le réchauffement climatique en cours, ce risque ne fait qu'augmenter, et il est de plus en plus fréquent de voir les mêmes régions touchées par des inondations récurrentes. Bien que les habitants des vallées fluviales soient les plus exposés à ce danger, il est important de comprendre que les inondations peuvent toucher n'importe qui, n'importe où. Il est donc essentiel d'adopter une approche anticipative pour atténuer les risques et minimiser les conséquences de ces événements.

1. Anticiper les Risques

L'une des premières étapes pour faire face à ce défi croissant consiste à mettre en place un système d'alerte précoce efficace. Les prévisions météorologiques avancées et les technologies modernes permettent désormais de détecter les signes précurseurs d'une inondation imminente. En utilisant ces informations, les autorités peuvent avertir les populations concernées à l'avance, leur donnant ainsi le temps nécessaire pour prendre des mesures de précaution. Une autre mesure importante consiste à mettre en place des plans d'urgence et des protocoles de gestion des crises. Les autorités locales, en collaboration avec les services de secours et les organismes de protection civile, doivent élaborer des stratégies claires pour faire face aux inondations et assurer la sécurité des habitants. Cela inclut la mise en place de centres d'évacuation temporaires, la coordination des opérations de sauvetage et la fourniture de soins médicaux d'urgence.

Il est également essentiel de prendre des mesures préventives pour réduire les risques d'inondation. Cela peut inclure la construction de barrages et de digues pour contrôler le débit des cours d'eau, ainsi que la mise en place de systèmes de drainage efficaces pour évacuer rapidement l'eau en cas de fortes pluies. De plus, il est important de sensibiliser la population aux comportements à adopter en cas d'inondation, tels que l'évacuation en cas de danger imminent. Enfin, il est crucial de prendre en compte les effets du changement climatique dans la planification et la gestion des risques d'inondation. Cela implique d'adapter les infrastructures existantes pour faire face aux conditions météorologiques extrêmes, ainsi que de promouvoir des pratiques durables pour réduire notre impact sur l'environnement.

Les risques d'inondation sont régulièrement évalués tant par les chercheurs qu’à la demande des élus aux différents échelons de la représentation nationale. Les autorités françaises mènent notamment des évaluations régulières pour identifier les zones à risque élevé. La cartographie des zones inondables permet de prendre des mesures proactives en matière d'aménagement du territoire, de construction et d'urbanisme (voir le site internet de vigicrues). Elles permettent aussi d’informer les futurs acquéreurs d’un bien des risques connus pour un territoire donné.

Dans le même temps, les chercheurs anticipent et informent des risques liés à la montée des eaux du fait du réchauffement climatique. Ce risque n’est pas qu’une problématique métropolitaine, avec de grandes aires urbaines situées à proximité des façades maritimes, mais concerne également les territoires d’outre-mer en particulier les territoires îliens. Il faut donc garder à l’esprit qu’une inondation locale peut être la conséquence d’un phénomène plus global.

L’anticipation actuelle est limitée : elle repose en partie sur la multiplication de systèmes d’alerte précoces qui visent surtout à mettre à l’abri les personnes. Ils ne permettent pas de limiter les dégâts matériels. Ces systèmes reposent quasi exclusivement sur la technologie : capteurs, modèles météorologiques, caméras, etc… ou sur des réseaux de surveillance des cours d’eau (surveillance humaine et technologique).

2. Quelques bonnes pratiques

La France investit massivement dans des infrastructures de protection contre les inondations. Des digues modernisées, des bassins de rétention et des canaux de dérivation sont mis en place pour réduire les impacts des crues et ainsi protéger les habitants, les biens et les infrastructures. Ces projets s'inscrivent dans une approche globale de gestion des eaux, intégrant également la préservation des écosystèmes aquatiques.

Cette approche est récente : pendant plusieurs décennies et parfois encore aujourd’hui, les élus ont encouragé l’arrachage des haies et la construction de lotissements dans des zones inondables. Parfois, le manque d’entretien des berges, l’abandon du curage des ruisseaux ou l’accumulation de déchets dans les cours d’eau facilitent la montée des eaux et ralentissent l’écoulement. La bétonisation des sols ne permet plus l’infiltration des eaux et participent à la difficile évacuation des eaux après le pic des crues.

Outre la prise de conscience réelle, du moins sur certains territoires, qui permettra d’anticiper les risques et de freiner leurs impacts et les mesures déjà mises en œuvre, Acclimaterre 360 appelle à mieux considérer la nature elle-même. Déconstruire, débétonner, rétablir les haies ou encore construire un grand plan national de réintroduction du castor, dans les espaces adéquats sont des mesures complémentaires incontournables.

La prise en compte des changements climatiques est essentielle pour anticiper les risques d'inondation. Les autorités intègrent des modèles climatiques dans leurs plans de gestion des risques pour anticiper les tendances futures et adapter les stratégies. Toutefois, l’anticipation ne peut pas reposer uniquement sur l’usage des technologies.

Il est temps de faire émerger des biovallées sur l’ensemble de notre territoire associant l’interdiction de l’artificialisation des terres cultivables et des terres inondables tout en rendant au vivant (flore et faune) toute sa place. Laissons la nature faire et empêchons l’homme de défaire.

Les bonnes pratiques pour limiter le risque d’inondation en espace urbain sont connues mais encore trop peu mises en place: construction de bassins de rétention des eaux de pluies, augmentation des surfaces dédiées aux espaces verts, usage de revêtements perméables et drainants pour les voiries et les trottoirs, multiplication des zones humides individuels et des systèmes de rétention d’eau individuels pour limiter et ralentir la saturation des réseaux collectifs…

Si de nombreuses mesures sont mises en place par la France, celles-ci reposent essentiellement sur la technologie et sur la réaction post-catastrophe que sur les capacités naturelles de la faune et de la flore, l’anticipation et la responsabilisation de tous les citoyens qui peuvent être acteurs de la lutte et de la prévention des risques. Les inondations représentent une menace croissante en France et il est impératif d'adopter une approche anticipative pour atténuer les risques. Cela comprend la mise en place d'un système d'alerte précoce, la planification d'urgence, la mise en œuvre de mesures préventives et la prise en compte du changement climatique. En travaillant ensemble, nous pouvons réduire les conséquences des inondations et protéger nos vies, nos biens et notre environnement.

Pour s’informer :

https://www.georisques.gouv.fr/articles-risques/inondations/prevention-du-risque

https://www.vigicrues.gouv.fr/

https://www.sdea.fr/index.php/fr/les-services/conseil/j-agis-en-cas-d-inondation/je-protege-mon-habitation

https://www.assurance-prevention.fr/reagir-inondation